Avez-vous déjà entendu parler de JAR ? Maison de joaillerie discrète installée place Vendôme, elle n’est connue que par les fins initiés. Le secret qui plane sur la marque fondée par Joel Arthur Rosenthal, renforce le mythe autour de celle-ci qui fait du mystère sa marque de fabrique.
Joël Arthur Rosenthal – JAR, un homme au parcours peu ordinaire
Né en juin 1943 dans le quartier populaire du Bronx à New York, Joël Arthur Rosenthal obtient en 1966 un diplôme en philosophie et en histoire de l’art à l’université d’Harvard. Plus tard, il s’installera en France, entamant alors une carrière en tant que scénariste.
Lassé par l’industrie du cinéma, le jeune Rosenthal change de voie, et ouvre une petite boutique de tapisserie, où ses expériences inhabituelles avec des combinaisons de couleurs et de fils peu conventionnelles, attirent l’attention de grandes maisons à l’instar d’Hermès, Bulgari ou encore Valentino.
En 1977, il fonde sa propre maison de joaillerie située au 7 place Vendôme, avec, pour seule inscription sur la façade, ses initiales, JAR, postulat du mystère intriguant que cultive la maison. Le virtuose de la joaillerie se verra alors attribuer de nombreux surnoms tels que le “Matisse de la joaillerie” ou bien le “Fabergé moderne”.
JAR, un fantôme situé place Vendôme
Si l’on devait décrire le joaillier américain en un seul mot, cela serait sans doute sa discrétion, devenu la signature de la marque. Fuyant sans cesse la publicité et les photographes, Rosenthal compte les interviews accordées, et refuse les égéries et les services de presse. Une telle absence médiatique ne peut que susciter l’intérêt autour de ce joailler, qui apparait bien loin des stratégies de communications modernes des grandes maisons. Un parfum de mystère et d’exclusivité qui, combiné à un savoir-faire inégalé, font immanquablement de la maison une cible de choix pour une clientèle internationale exigeante et pointue.
Sa discrète boutique, située sur la cultissime place Vendôme, n’est pas conçue dans le but d’être un lieu de vente, mais plutôt un bureau où la conception et l’élaboration de ses œuvres sont réalisées.
JAR, un travail d’orfèvre
L’ADN qui caractérise la maison JAR n’a sans doute aucune comparaison dans la joaillerie moderne. Son travail méticuleux et imaginatif, est associé à un artisanat de haut-niveau qui sait allier sertissages uniques et combinaisons de pierres originales. La maison JAR s’évertue également à créer des bijoux avec un dynamisme peu commun et une architecture bien pensée, qui ne peut qu’intriguer les collectionneurs et autres adeptes de joaillerie.
Revenons alors sur certains de ses plus beaux chefs-d’œuvre.
Boucles d’oreilles en Topazes impériales
Ces boucles d’oreilles composées de topazes impériales sont le parfait exemple de la façon dont les ateliers JAR manie les mélanges inédits de couleurs et de pierres, rarement observées dans la haute joaillerie. Chaque pendentif est serti d’une topaze impériale allongée de taille ovale rehaussée de rubis et de diamants, une combinaison inhabituelle de rouge, d’orange et de blanc que l’on ne trouve généralement pas dans les bijoux (vendues 650.500$ en 2010).
Boucles d’oreilles en topazes impériales
Mogol, the flower bangle
Ce bracelet aux formes florales a été vendue aux enchères par Christie’s en avril 2002 pour 556.000$. L’exécution de ce bijou souligne à merveille la grande technique dont fait preuve la maison, avec notamment l’utilisation du titane oxydé pour la formation du bracelet, un matériau rarement rencontré en haute joaillerie. La couleur violette métallique du titane est habillée de sculptures de bourgeons et de fleurs qui débordent sur les extrémités du bracelet pour continuer vers l’intérieur, détail que l’on retrouve fréquemment dans les créations JAR, et s’inspirant des bijoux traditionnels indiens.
Mogol, the flower bangle
The Parrot Tulip
Capturé la beauté et l’élégance de la nature est une des imageries que l’on retrouve le plus dans les bijoux JAR. Le bracelet “Parrot Tulip”, est une parfaite illustration de cette préoccupation, composé de ce qui semble être un tissu, rehaussé de diamants et de grenats verts, tout comme le bracelet Mongol, le “Parrot Tulip” semble “dévorer” le bras. (Vendu 3.350.000 CHF).
The Parrot Tulip
Bague en diamant de Golconde
Les ateliers JAR savent également s’illustrer dans une joaillerie dite plus traditionnelle, en misant notamment sur des matériaux extrêmement rares et prisés. Cette bague sertie d’un diamant de Golconde en est un brillant témoignage.
Les diamants de Golconde proviennent d’une mine désormais épuisée et fermée au début du 20e siècle, se trouvant dans l’ancien royaume de Golkonda en Inde. Au cours des siècles, de nombreux récits et mythes parfois mystique, ont forgés la légende de cette mine hors du commun.
Ces diamants sont donc forcément prisés des collectionneurs et amateurs de joaillerie et représente une sorte de Graal. Des diamants historiques parmi les plus connus, proviennent de cette mine, à l’instar du diamant bleu de Louis XIV, le Koh-I-Noor, ou encore l’œil de l’Idole. Cette mine a fait la richesse de l’empire Moghol qui s’étend de 1526 à 1858, au point que pendant plusieurs siècles, la citadelle de Golconde fut un des points névralgiques du commerce de diamant.
Cette bague se compose d’un diamant de 10,46 sertie sur une monture en or noirci.
Bague en diamant de Golconde
